En ce temps-là, l’héliocentrisme ne tournait pas rond !
Ce mardi 24 janvier, Marc ZORGNOTTI nous a à la fois régalés et horrifiés en nous décrivant les difficultés qu’ont eues trois astronomes pourtant réputés dès leur époque, entre la fin du 15e siècle et le milieu du 17e, à faire prévaloir leurs justes découvertes. En gros un siècle et demi de lumière pour les uns, et d’ignorance hargneuse pour les autres, essentiellement l’Eglise, papauté comprise.
Le premier né, Nicolas COPERNIC ( 1473-1543-, haute figure polonaise de la physique et de l’astronomie fut le premier à clculer que la terre n’était pas le centre du monde ; mais il était trop respecté déjà, et peut-être aussi assez loin de Rome, pour ne pas avoir à subir en direct les foudres de l’Eglise.
En revanche, Giordano BRUNO (1548-1600), dominicain (au demeurant défroqué), philosophe, rallié à la thèse de l’héliocentrisme, exprima haut et fort que l’univers étant infini il n’y avait pas de raison que la terre ait d’assez d’importance pour que Dieu choisisse d’y envoyer son fils, et que tout ce démarrage du Nouveau testament n’était que fariboles. Evidemment cela ne plut pas. Son caractère entier lui faisant claironner trop agressivement ses idées, il fut victime de l’inquisition, et, ayant refusé de se rétracter, condamné à être brûlé en place publique, à Rome, sur le Campo dei fiori ; ce qui fut fait, après huit ans passés en prison, sans autorisation pour les bourreaux de l’étrangler avant le brasier, et la langue arrachée pour l’empêcher de proférer « des paroles affreuses » .
Frémissons…
Notre dernier astronome, Galileo GALILEE, (1564-1642-), mathématicien, physicien et géomètre, s’y prit avec plus de douceur et d’élégance mathématique pour reprendre les thèses de Copernic, et affirmer avec des calculs irréfutables que la terre était ronde et qu’elle tournait autour du soleil, comme d’autres planètes. Il mit au point la lunette astronomique, et découvrit que la lune était montagneuse ! Il découvrit aussi les 4 lunes de Jupiter. Ses prodigieuses avancées faites sans arrogance mais opposées au géocentrisme aristotélicien n’empêchèrent pas qu’il soit jugé, pour hérésie, et condamné à se rétracter, ce que, vu l’exemple de BRUNO, il fit avec sagesse…non sans prononcer, dit-on, mezzo voce en sortant du tribunal le célèbre « Eppure si muove ».
Illustrée de très belles photos et de démonstrations géométriques claires et convaincantes (pour nous !) cette superbe conférence nous a séduits, tout en nous avertissant que dans des temps troublés il vaut mieux exprimer avec prudence ses convictions !
Un grand merci à Marc Zorgnotti !
Claudne L.